L’économie circulaire est un modèle économique qui vise à passer d’une société du tout jetable, basée sur une économie linéaire (extraire, fabriquer, consommer, jeter) vers un modèle économique circulaire, restauratif et régénératif. L’économie circulaire tend à préserver la valeur et la qualité intrinsèque des produits, des composants et des matériaux à chaque étape de leur utilisation, dans un cycle de développement positif continu qui préserve et développe le capital naturel, optimise le rendement des ressources et minimise les risques systémiques par la gestion des stocks et des flux de ressources. Ce système est efficace quelle que soit l’échelle.
L'économie circulaire s’est développée progressivement à partir des années 1970 à l’initiative de chercheurs et d’universitaires.
Elle tire ses origines de divers courants de pensée, comme l’économie régénérative (« regenerative design » qui vise à restaurer, renouveler ou revitaliser l’énergie et les matières nécessaires à la production), l’économie de la performance (la première ébauche d’une économie en circuit fermé), le Cradle to Cradle (le fait de séparer les matériaux entrant dans la fabrication d’un produit en nutriments techniques et nutriments biologiques), l’économie industrielle (éco-système au sein duquel les déchets des uns constituent les intrants des autres), le biomimétisme (s’inspirer de la nature pour résoudre les problèmes humains) ou encore l’économie bleue (utilisation des ressources disponibles dans un système en cascade).
L’économie circulaire est fondée sur trois principes.
Le premier principe est de préserver et de développer le capital naturel en contrôlant les stocks de ressources finies et en équilibrant le flux des ressources renouvelables. En l’occurence, sélectionner attentivement les ressources et utiliser les technologies et procédés qui utilisent celles qui sont renouvelables ou ayant le meilleur rendement. Le second principe consiste à optimiser l’exploitation des ressources en concevant des produits en vue de leur re-fabrication (remanufacturing), de leur reconditionnement et leur recyclage. Cela permet de maintenir les principaux composants et matériaux en circulation, et contribue ainsi à la vitalité de l’économie. Le troisième principe invite à créer les conditions propices au développement d’un système vertueux en identifiant et éliminant les externalités négatives (pollution sonore, rejet de substances toxiques…).
L’économie circulaire repose sur des concepts fondamentaux comme la prévention des déchets (si les composants d’un produit sont conçus pour pouvoir être réexploités, alors il n’y a pas de déchets), l’adaptabilité (pouvoir s’adapter rapidement à un milieu est plus efficace qu’une posture figée), l’utilisation des énergies renouvelables (valoriser le potentiel des sous-produits et des déchets / engrais verts afin de réduire l’utilisation des énergies fossiles), la conception systémique (penser que tout élément est interconnecté dans un contexte social et environnemental), le fonctionnement en cascade (chaque composant dégradé peut être une source de création de valeur pour un autre).
Ainsi, afin de passer d’une économie linéaire à une économie circulaire, il est nécessaire de s’approvisionner durablement, de penser à l’éco-conception et d’optimiser l’utilisation des ressources sur un territoire. Le consommateur, lui, doit faire la démarche de passer à une économie fonctionnelle, qui privilégiera l’usage à la possession, de consommer des produits responsables (avec des impacts environnementaux faibles) et qui durent dans le temps, et de gérer ses déchets afin de les réinjecter dans le cycle économique.
